17/09/2017

Végétarien et végétalien, connaissez-vous l’origine des régimes ?

Végétarien, végétalien : ces termes désignent des comportements et des attentes distinctes, qui ne sauraient se résumer à des régimes alimentaires incorporant plus ou moins de viandes ou de produits d’origine animale. Du commandement extérieur à l’identité personnelle : voilà le subtil passage que ces régimes alimentaires sont en train de franchir.

Connaissez-vous l’origine des régimes ?

Que mange-t-on, pourquoi et qui en décide ? Si l’alimentation ne saurait se définir par le régime, celui-ci la définit intrinsèquement. En tant que norme, sociale ou religieuse, comme en tant que volonté de l’individu, le régime alimentaire qui met les protéines animales de côté fait figure de nouveauté.

De l’excentricité à la rigueur du régime alimentaire

Du latin regimen « gouvernement », dérivé de regere « diriger », le régime alimentaire partage bien avec le régime militaire cet idéal de direction et d’action sur soi. Avant d’être perçu comme une privation féminine, connotation récente liée au culte de la minceur des années soixante, le régime est donc l’usage, pensé et volontaire, des aliments incorporés.

De la défiance à la responsabilité

Après la défiance et un souci croissant de responsabilité, l’éthique et la bonne conscience se côtoient dans une course aux produits sains et bienfaisants à l’égard du producteur et du consommateur. Des choix de ce dernier découlent alors des lieux et des circuits : comment choisir ses fournisseurs et quels restaurants choisit-on ? Quelles marques affectionne-t-on ? Pour ses légumes, choisit-on le frais, la conserve, le surgelé ?

Or, face à ces questions, la réponse du régime alimentaire, écho historique des préoccupations sociologiques, s’est décliné en trois catégories qui ne cessent de croître. Trois réponses et trois comportements qui n’ont rien en commun et dont les attentes sont bien différentes, puisqu’il s’agit bien plus de valeurs affichées, littéralement « incorporées », que de régimes.

 

L’essor du végétarien : oui mais jusqu’où ?

Figure longtemps ignorée par la restauration française, le végétarien, perçu comme un individu se privant de viande, ou ne mangeant « que » l’accompagnement des plats au restaurant, véhiculait une image finalement peu séduisante. Quant au végétalien, résolument incompris, il relevait successivement du marginal, du carencé, voire du reclus monacal, incapable de partager la camaraderie de table, et la sociabilité que celle-ci induit.

L’essor du régime végétarien en France est récent, la gastronomie et la bistronomie française permettant peu de marge sur l’évacuation des produits carnés. Les récents débats sur les cantines proposant une alternative végétarienne l’ont d’ailleurs démontré.

Dans le régime végétarien il s’agit de ne pas manger de chair animale, en revanche, les œufs et le lait font partie de l’alimentation végétarienne (d’où le nom un peu barbare d’ovo-lacto végétarien). Une seconde déclinaison existe, les régimes ovo-lacto pescatoriens, qui incluent quant à eux les poissons.

Or, le régime végétarien ne répond pas à une préoccupation d’hygiène de vie ou de minceur : il s’agit bien plus d’une conscience de l’exploitation animale. Et c’est justement pour cette raison qu’il séduit de plus en plus, et surtout des jeunes, donc les clients et consommateurs de demain. Déjà 10% des 15-24 ans en France sont végétariens, selon l’enquête Toluna d’AgroParisTech.

En même temps, le sondage d’Eurobaromètre de mars 2016 indique que 98% des Français se disent préoccupés par le bien-être animal, et que 62% considère ce sujet comme « très important ».

Le sondage Opinion Way du magazine Terra Eco (sur un échantillon représentatif de la population de 1052 personnes, janvier 2016) note ainsi que 3% répondent « oui » à la question « êtes-vous végétarien », mais surtout que 10% répondent « non, mais je l’envisage », résultat qui atteint les 18% chez les 35-49 ans, soit la population active et les familles avec enfants. Si l’on sait qu’en Allemagne, Suisse et Autriche, les végétariens oscillent entre 5 et 10% et qu’en Angleterre, en Italie et en Suède, ils représentent 10 à 13% de la population, la prospective conduit à ce pourcentage pour la France d’ici quelques années.

Du véganisme plus radical au compromis du flexitarime, il ne nous faut pas moins d’un prochain article pour décrypter ces 2 autres régimes ou gouvernances alimentaires.
Recette végétarienne